pèlerins de saint-jacques
dans le luxembourg belge
C'est avec tristesse que notre groupe "Saint-Jacques de Compostelle - Sud-Luxembourg" vous fait part du décès de notre frère pèlerin, Paul Marquet, membre et coordinateur de notre groupe depuis de nombreuses années. Après une brève, surprenante et inexorable maladie, Paul s'est éteint la nuit du dimanche 19 avril 2015.
Nous ressentons un grand vide à l'annonce de cette disparition. Paul était porteur d'une solide sagesse terrienne, d'un goût de la vie sous toutes ses formes et d'une sociabilité qui en faisait un camarade très agréable. Que saint Jacques l'accueille , l'accompagne et le guide sur son Camino d’Éternité.
Paul avait découvert Compostelle sur le tard ... un fois la retraite arrivée. Sans être grand sportif, épicurien sur les bords, curieux de tout, voyageur impénitent, Paul s'est pris à rêver du pèlerinage à Compostelle suite à l'invitation d'un ami à partager son chemin. Finalement, c'est tout seul, comme un grand, qu'il prend la route au départ du Puy-en-Velay au mois de mai 2005. Ce besoin de solitude ne reposait pas sur un rejet de vie sociale. Au contraire, cette solitude lui a permis de multiplier les rencontres fortuites, innombrables et variées qui ont constitué une des plus grandes richesses de son expérience compostellane.
Troquant le bourdon pour le crayon, Paul a relaté sa démarche dans un ouvrage truculent qui détaille avec simplicité les mille petites joies du Camino : « Vers Compostelle, un beau chemin à vivre ». Dans son ouvrage, Paul nous livre toutes les facettes bonhommes de sa personnalité.
Depuis lors, le virus de Saint-Jacques ne l'a plus quitté. Toutes les occasions étaient bonnes pour témoigner du bonheur de marcher sur les Chemins de Saint-Jacques.
Le dimanche 27 juillet 2014, lors de la messe de la Saint-Jacques en l'église Saint-Jacques de Harzé, Paul nous livrait – sans le savoir ni le vouloir – une sorte de testament prémonitoire.
« La vie est une longue marche. Nous cheminons vers un but, une rencontre. Nous ne connaissons pas le jour de notre rencontre avec l’ultime réalité aimante, insaisissable vérité du monde. Un jour, au détour du chemin, nous verrons une pancarte : « Fin du camino, entrez dans l’albergue ! »
Là, se terminera notre pérégrination. Nous regretterons peut-être d'être déjà au terme de notre route. Tout timides et inquiets, nous entrerons dans cette auberge. Nous y serons accueillis à bras ouverts. Ce sera l’heure de l’ultime rencontre, l’éblouissement, la découverte du sens de toute chose. Alors, nous n’aurons plus à vagabonder, à chercher notre route. Nous nous délesterons du lourd fardeau qui pesait sur nos épaules. On nous enlèvera nos chaussures crottées, on nous lavera, on nous parfumera et nous serons invités à passer à table. Eh oui, encore ! Nous retrouverons alors ceux avec lesquels nous avons fait un bout de chemin sur cette terre, et là : paix, bonheur, amour !
Avec confiance, pèlerins que nous sommes, marchons jour après jour jusqu'à l'ultime étape. Comme le chantent, les pèlerins de Compostelle :
Ultreïa e suseïa, Deus adjuva nos ! Plus loin et plus haut, Dieu nous aide ! »